C'était en fin d'après-midi. Nous n'avions pas eu beaucoup de soleil aujourd'hui, et on le voyait par les gros nuages gris qui nous surplombaient. En revanche, il n'y avait pas eu beaucoup de vent mais les arbres étaient restés silencieux, ils n'avaient pas bougé d'un poil. C'était presque effrayant, ce calme par un si mauvais temps... J'aimais bien les énigmes. Alors je suis sorti du camp et j'ai décidé d'aller faire un tour, en espérant ramener quelques proies au passage. Sans me rendre compte, mes pas me menèrent vers l'enclos aux moutons, et, comme je préférais le bruit de l'eau à celui des moutons, je me dirigeais vers les chutes.
Une fois arrivé là-bas il s'était mis à pleuvoir quelques gouttelettes. Je m'ébrouait un peu, et, - curieusement de ma part - je me sentis extrêmement calme et seul. Je m'assis, contemplant l'autre berge, la frontière avec le clan du vent. J'était en train de me demander si il y avait eu du vent ou pas chez eux aujourd'hui quand un mouvement de l'autre côté des chutes attira mon attention. une silhouette de chat trottinait à assez grande allure sur ce qui était - ou pas - son territoire. Je la sentais, je ne saurais dire comment et pourquoi, approcher du territoire voisin, c'est à dire celui de mon clan. Elle ralenti l'allure vers le pont des bipèdes et se dirigea vers les Quatre Chênes. Je la rejoins.
Elle semblait être là sans but précis, par simple promenade. Après tout, elle avait le droit, mais je voulais parler un peu avec elle, histoire de ne pas rentrer tout de suite au camp pour m'ennuyer. Pour plaisanter, je décidait de lui faire une surprise. J'avançais à pas feutrés, sans faire de bruit, vers là où elle s'était arrêtée. Quand j'arrivait tout près d'elle, je lui sautait dessus, les griffes rentrées, comme les jeux que font les chatons dans la pouponnière. Elle poussa un cri de surprise, puis me souris. C'était une chatte que j'avais déjà vu comme ça lors des assemblées, mais je ne l'avais jamais vraiment regardée et je ne lui avait jamais adressé la parole.
- Salutation, dis-je d'un ton assuré malgré le fait que j'était un peu pris au dépourvu devant sa beauté. Tu dois savoir qui je suis, mais moi, je ne te connais pas...
(a suivre aux quatres chenes)
[strike]